c'est dans les lieux incurables

que revit l'injustice

d'un sommeil déjà vécu

la guitare des poisons

y ronge jusqu'à l'innocence du matin

ta veine jugulaire

garde mémoire

de ces nuits en lambeaux

***

et maintenant reviens

les étoiles mortes du platane

qui couvrent l'herbe froide

calment la folie de l'égaré

car l'enveloppe du brouillard

distrait la cassure

des têtes solaires

***

l'inceste de la mémoire

nous laisse le son pour la farine

le lierre y pousse sur le visage

d'un arbre que déracinent les rats